Un soir de décembre, ma moto percute un lampadaire. Quand on s’appelle Ghost, ça a quelque chose d’ironique… Refusant de croire à la thèse de l’accident, mon associé, Legend, décide de mener l’enquête avec la Horde. Mirage, BlackOut, Alibi et Sys&Co sont prêts à tout pour me rendre justice. A qui la mort d’un hacker de ma renommée pourrait-elle profiter ?
Quand as-tu commencé à écrire ce livre et quel a été l’élément déclencheur ?
“ J’ai écrit ce livre une première fois il y a 4 ans, c’était mon tout premier roman. Les auteurs de mon entourage de l’époque me disaient qu’il fallait commencer par écrire sur ce que l’on connaît, que c’était plus simple pour créer un univers cohérent. Alors, c’est ce que j’ai fait. J’ai écrit Know your Enemy en souvenir de mon adolescence et des hackers que j’ai connus.”
Tu ne l’as donc pas édité tout de suite, qu’est-ce qui ne te plaisait pas ?
“C’était mon tout premier roman et il faut le reconnaître, il était très mal écrit. Comme j’étais entourée d’éditrices excellentes et reconnues, je les ai cru lorsqu’elles m’ont expliqué qu’il faudrait beaucoup de travail pour le publier un jour. Mais je n’étais pas prête à le faire sur le coup. Alors je l’ai oublié dans un tiroir…”
Pourquoi as-tu souhaité revenir sur ce livre ?
“Parce que c’était une histoire qui me tenait à cœur puisqu’elle était fondée sur la mienne. Elle a constitué un moyen de tourner la page de cette phase de ma vie et de rendre hommage à un ami disparu.”
Le milieu du hack est un milieu relativement spécifique et souvent réservé à des initiés, comment es-tu arrivée là ?
“Par hasard. Il se trouve que mon parrain (oui, comme Mirage) a été un des pionniers du hack en France et qu’il a contribué à le démocratiser. Nous avons toujours été proches du fait de notre faible écart d’âge ; cette période a été le prolongement de notre enfance ou il me trimbalait partout avec lui. Nous avons commencé par faire du poney, fréquenté les pubs et joué au billard, puis gravité dans le monde numérique…”
Tu as plongé dans le monde du hack à ton adolescence, comment as-tu basculé ensuite sur du droit ?
“ J’ai toujours été allergique à l’injustice et justicière dans l’âme. Je n’étais pas très douée à l’école parce que je m’ennuyais et j’avais donc des résultats qui laissaient penser que je ne pourrais pas faire de grandes études. Puis, la femme de mon parrain, à l’époque jeune avocate, m’a suggéré de faire du droit. C’était une évidence, pourtant, je n’y avais jamais songé.”
Qu’est-ce que ce livre représente pour toi ?
“Ce livre se classe entre les mémoires et l’hommage, il est très important parce qu’il est l’un des plus personnels que j’ai écrit, dédié à des gens que j’aime et que c’est mon tout premier.”
Quel est le message que tu souhaites donner avec ton livre « Know Your Enemy » ?
“Comme toujours, de se méfier des apparences, de conserver son libre arbitre, de s’informer, de se former, de croire en soi et en ses idées et de se battre pour l’équité et la justice. ça peut paraître bateau, mais je suis convaincue qu’on est tous capables de réaliser nos rêves pour peu qu’on s’affranchisse des limites qu’on nous impose et qu’on s’en donne les moyens.”
Tes livres sont très souvent engagés, quels sont les messages les plus forts que tu as envie de partager avec les lecteurs ?
“On naît, on meurt, c’est invariable, indubitable. L’important, c’est ce qu’on fait entre les deux. On n’a qu’une vie, à quoi bon la gâcher à vouloir plaire ou correspondre à ce qu’on n’est pas ? Aujourd’hui, on nous impose des normes qui n’ont plus aucun lien avec notre nature profonde et qui nous font oublier le sens de notre existence. Réaliser ses rêves est une manière d’exister qui me semble pertinente quand on considère le caractère éphémère de la vie…”